10, place Antonin-Poncet

10, place Antonin-Poncet
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00120
technique1 photographie numérique : couleur
descriptionInscription(s) sur l'image : "La Résistance P.T.T / à ses martyrs fusillés ou morts / en déportation" ; "Barrand Edouard / Borel Guy / Carrot Henri / Charnay Jean / Clédat Paul / Denis Eugène / Denis Henri / Ducroize Etienne / Ferry Jean / Gare! Léon / Gojon Paul / Halini Adolphe / Honnet Marcel / Lenvers joseph / Mathieu Georges / Mourat Louis / Muller Roger / Paccard Jean / Violy Alphonse" (plaque mémorielle).
historiquePlaque mémorielle inaugurée le 15 décembre 1946.
historiqueDepuis le 1er décembre [1946], sur la façade de l'Hôtel des Postes, une plaque, gravée dans la pierre même de l'édifice, fixe, pour l'éternité la liste des morts, déportés et disparus de la Résistance P.T.T. A travers Lyon et sa banlieue, à travers la France entière, des plaques tout aussi émouvantes rappellent le souvenir de ceux qui sont tombés au cours de la lutte sournoise qui s'est déroulée pendant 4 ans. Par ces pierres, le mouvement populaire veut aussi rendre hommage à ceux qui lui ont permis d'être libéré de la tyrannie, ceux qui, faisant le sacrifice de leur vie dans des conditions parfois effroyables, ont permis de faire triompher la cause de la Liberté. Et ce n'est que justice ; ces morts ont été des vainqueurs. Mais pourquoi semble-ton oublier d'autres morts, les soldats de 1939-1940 : morts sur l'immense champ de bataille de Belgique et de France, ou en captivité, oflag stalag, parfois même au cours de bombardements effectués par les avions alliés ? Est-ce parce qu'ils n'ont pas pu repousser un envahisseur supérieur en nombre et en matériel ? Est-ce parce qu'ils ont été vaincus ? L'expression est dure sans doute, mais peut-on trouver en principe une autre raison quand on compare le nombre de souvenirs élevés à leur mémoire, à ceux dressés à celle des Morts de la Résistance ? Même le passé semble donner raison à cette assertion. Dès 1920, dans toute la France, les collectivités, églises, associations, administrations rivalisèrent d'ardeur pour graver dans le marbre, pour l'éternité également, la liste des 1.500.000 morts de la Grande Guerre. La France avait symbolisé leur sacrifice, car eux aussi avaient été des vainqueurs. Cette différence d'attitude ne se justifie pas. Les deux guerres ont eu, en fait, une durée égale, alternée de victoires et de revers. A-t-on dissocié en 1920 les morts de la retraite de la Somme de ceux de la Marne ? Pourquoi semble-t-on agir ainsi en 1946 ? Une même idée a toujours entraîné les hommes : l'amour de la Patrie et les membres des réseaux de Résistance de 1943 étaient des soldats tout comme les hommes de Dunkerque et de la ligne Maginot. Il conviendrait donc d'unir au plus tôt, dans la pierre, le souvenir de ces frères d'armes. Certains groupements particuliers (maisons de commerce, notamment) ont réalisé ce devoir envers leurs morts. Mais rien ne paraît avoir encore été fait sur le plan communal ou national. C'est la justice même qui le commande. Source : Guignol, 4 décembre 1946.
note bibliographiqueLes plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU].

Retour